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Les solutions de trésorerie à court et moyen-terme pour gérer sa trésorerie en période d'incertitude


Cédric Boutteville

Covid-19



Eldorado se mobilise pour aider les entrepreneurs français à naviguer les conséquences économiques du COVID-19. Après la présentation des mesures publiques mises en place pour faire face à la crise sanitaire (à retrouver ici) et le lancement d’une semaine de webinars sur les financements des startups, nous vous présentons aujourd’hui 17 mesures d’optimisation de trésorerie que vous pouvez envisager en tant qu’entrepreneur(e).
 

En situation d’incertitude économique, la gestion de la trésorerie devient l’affaire de tous et plus seulement des pôles comptables et financiers. Toute l’activité doit être analysée, repensée et restructurée pour mettre à plat les cash flows et revoir le business plan. Retour sur les mesures à considérer pour optimiser votre trésorerie en cas de difficulté.
 

RÉDUIRE LES COÛTS VARIABLES ET DÉPENSES NON ESSENTIELLES

 

Certains coûts variables sont nécessaires pour continuer à faire tourner l’entreprise et doivent être maintenus au même niveau. D’autres coûts sont moins prioritaires ou ont un impact minime sur le produit ou service final vendu : dans ce cas, envisagez de les réduire, de les mettre en pause temporairement ou de les écarter.
 

  • Réduire les dépenses non essentielles

Pour identifier les dépenses non essentielles, il convient d’étudier les charges qui sont génératrices de revenu ou absolument nécessaires au maintien de l’activité. Réduisez voire mettez en pause vos plans d’investissements lorsque c’est possible, en attendant de regagner de la visibilité. Les projets d’investissements à reconsidérer incluent également les dépenses marketing (à optimiser), les recrutements (à mettre en pause si non vitaux) et les services externes (à internaliser dans la mesure du possible).
 

  • Céder les actifs non stratégiques

La cession d’actifs non essentiels est une solution efficace pour obtenir rapidement des liquidités. D’un point de vue stratégique long-terme, c’est également l’occasion de se recentrer sur son coeur de métier, de pivoter l’activité vers de nouvelles opportunités de croissance ou d’acquérir des technologies innovantes prometteuses. En temps d’incertitude économique, les acquéreurs se font toutefois plus rares et/ou plus durs sur les valorisations.
 

REVOIR LES COÛTS FIXES


Peu importe le niveau d’activité, les coûts fixes doivent être acquittés pour maintenir le fonctionnement de l’entreprise. En période de crise, il est important d’avoir une connaissance précise de l’urgence de vos différents coûts fixes (en montant et délais de paiement), afin de suivre rigoureusement vos sorties d’argent. Faire le point permet également d’identifier de potentiels doublons ou coûts non essentiels.
 

  • Renégocier les contrats de location

Pensez à demander une extension de paiement pour votre loyer. Ou, dans le cas du COVID-19, profitez du report de loyer et des charges accordé par le gouvernement. Sont éligibles les TPE et PME appartenant à l'un des secteurs dont l'activité est interrompue par l'arrêté du gouvernement, à charge de démontrer la baisse de leurs revenus et jusqu’à la reprise autorisée de l’activité.
 

  • Réduire les coûts de personnel

Les charges de personnel constituent généralement la principale dépense des entreprises. La logique de réévaluation est la même que pour les coûts variables, à savoir prioriser le travail ayant le plus grand impact sur l’entreprise. Considérez la nature du travail, la typologie des contrats et l’ancienneté de chaque membre de l’équipe. 
 

Selon les cas, vous pouvez ensuite envisager plusieurs solutions : recourir au chômage partiels, encourager la prise de congés payés ou négocier la réduction du temps de travail. Ces dispositifs ont par ailleurs été assouplis  par la loi d’état d’urgence sanitaire. Des décisions difficiles à prendre et qui ne doivent pas entraver la reprise ultérieure de l’activité.
 

RENÉGOCIER LES CRÉDITS

Revoir ses obligations de paiements permet de réduire l’argent qui sort de vos caisses et d’étaler sur le moyen-terme vos dettes en attendant une reprise de l’activité. Dans le contexte du COVID-19, les démarches bancaires sont facilitées.
 

  • Négocier et rééchelonner les crédits bancaires

Pensez à négocier avec votre banquier la réduction du montant de vos mensualités et la durée de remboursement de votre crédit. En cas de refus de rééchelonnement, la Banque de France peut être sollicitée pour faire médiation  et vous appuyer de votre démarche. 
 

  • Négocier un plan de paiement plus réaliste auprès des prêteurs privés

Selon votre interlocuteur et votre marge de manoeuvre, plusieurs issues sont possibles (amend & extend ou waiver en cas de défaut). Afin de structurer les discussions et faciliter les négociations, des procédures de prévention peuvent être mises en place (mandat ad hoc, conciliation ou sauvegarde) sous l’égide d’un tiers désigné par le tribunal de commerce ou de grande instance.
 

REPENSER LE CYCLE DE CONVERSION CASH-TO-CASH

Afin de réduire au maximum le BFR, il est important de formuler une stratégie coordonnée qui tient compte de la dette fournisseur, des créances clients et des stocks. 
 

  • Étaler la dette fournisseur 

Dans la mesure du possible, discutez avec vos fournisseurs pour obtenir des termes de paiements plus longs. En situation de crise généralisée, les impératifs propres des fournisseurs peuvent toutefois rendre cette solution obsolète. 
 

  • Accélérer le remboursement des créances clients

C’est l’envers de la mesure précédente : dans un contexte de crise généralisée, la marge de manœuvre est encore plus faible. Des mesures détournées sont possibles, généralement en contrepartie d’une marge réduite : vous pouvez par exemple proposer des escomptes et autres rabais pour obtenir les paiements de vos clients plus tôt. Pensez à également à l’affacturage (mobilisation de vos créances clients par un organisme financier). Si vous réalisez encore des ventes, portez l’attention de vos sales sur l’optimisation de votre order-to-cash cycle (O2C), afin que le cash rentre dans les caisses le plus rapidement possible après la signature de nouveaux contrats.
 

  • Optimiser la gestion des stocks

La gestion des stocks a une incidence directe sur l’immobilisation de capitaux et l’engagement de frais annexes (conditionnement, local, électricité). Pensez à évaluer la pertinence de votre méthode de réapprovisionnement (variabilité des dates et quantités) et à revoir vos contrats avec vos fournisseurs pour avoir une rotation satisfaisante de votre niveau de stocks.

Dans le contexte d’une crise généralisée (et du COVID-19), le chaîne d’approvisionnement des producteurs de biens doit être étudiée en détail pour mesurer l’étendue des dégâts et l’impact potentiel sur l’activité. Le rationnement des pièces critiques ou l’utilisation du stock d’après-vente constituent des solutions de dernière nécessité en attendant le redémarrage de la production. 
 

SOLLICITER DES FINANCEMENTS ADDITIONNELS

  • Utiliser une ligne de crédit renouvelable

Le crédit renouvelable (ou “revolving”) consiste en une autorisation de découvert renouvelable accordée par la banque. C’est une solution flexible pour les entrepreneurs puisque les intérêts ne portent que sur le capital utilisé et sur non la somme totale disponible, permettant une utilisation ponctuelle.
 

  • ​Mobiliser des garanties pour obtenir un nouveau prêt

Afin de faciliter les négociations avec votre banque, pensez à solliciter Bpifrance et les organismes de garantie (SIAGI, SOCAMA, EGALITÉ Femmes) pour bénéficier d’un effet de levier sur vos nouveaux prêts.
 

  • ​Profiter des nouveaux dispositifs de financement d’urgence

Pour répondre à l’urgence économique du COVID-19, Bpifrance et l’UE ont dévoilé de nouveaux dispositifs (à retrouver dans notre article récapitulatif ici). N’hésitez pas à nous solliciter  pour vous aider dans vos dossiers de financement public !
 

  • Etudier les coups de pouce financiers d’entreprises privées et fintechs

Le marché de prêts aux entreprises s’est particulièrement développé ses dernières années, avec l’activité d’October, Bolden, Pretup, Prexem ou encore Credit.fr, qui proposent une alternative au financement bancaire.
 

Dans le contexte actuel, ces entreprises s’engagent pour soutenir les entrepreneurs en difficulté : un gel de 3 mois des remboursements en capital a été décidé par October et sa communauté. Autre engagement d’envergure : Facebook a annoncé un programme de subventions  et crédits publicitaires à destination des petites entreprises de 100 millions de dollars. Les détails seront prochainement annoncés.
 

  • Solliciter les investisseurs historiques

Si vous avez déjà levé des fonds auprès d’investisseurs, envisagez de leur proposer un bridge ou bien une nouvelle opération via BSA-AIR  afin de contourner temporairement la problématique de la valorisation. 
 

  • Recourir aux financements alternatifs

Les fonds de retournement sont des fonds spécialisés dans l’investissement d’entreprises en difficulté. A condition de présenter des perspectives de rebond, les entreprises sous-performantes ou surendettées peuvent bénéficier d’un apport en capital, en contrepartie d’une cession importante de parts de capital. Bpifrance intervient sur ce marché via son Fonds de Fonds de Retournement (FFR), afin de financer les structures qui financent ces sociétés en difficulté.

Nous publierons en fin de semaine un article complet sur les sources alternatives de financement qui ne relèvent ni du capital-risque, ni du secteur bancaire.
 

PROFITER DE DÉLAIS DE PAIEMENT ET REMISES D’IMPÔTS

  • Bénéficier de délais de paiement d’échéances sociales ou fiscales

Sous demande motivée auprès de l'URSSAF, un délai de paiement peut être accordé aux entreprises en difficulté. Dans le cas de la crise sanitaire, un report jusqu’à 3 mois des dates de cotisations de l’URSSAF a été décrété, avec modulation du montant de règlement des cotisations. Le paiement de l’acompte de l’impôt sur les sociétés du 15 mars 2020 a été reporté au 15 juin 2020. Idem, la taxe sur les salaires ainsi que la cotisation foncière des entreprises et la CVAE (pour les échéances mensuelles) sont également reportés.
 

  • Profiter de restitutions et remboursements de crédits et impôts

Les entreprises faisant l'objet d'une procédure de conciliation, sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire peuvent demander la restitution immédiate de leurs créances (dans le cadre du CIR ou CICE).

Dans le cas de la crise sanitaire, si l’acompte de l’impôt sur les sociétés du 15 mars 2020 a déjà été prélevé, les entreprises peuvent solliciter un remboursement auprès du service des impôts.

Pour résumer, nombre de solutions existent pour revoir et optimiser votre trésorerie en période de crise. Dans le contexte du COVID-19, de nouveaux dispositifs sont encore envisagés par les autorités : nous mettons régulièrement à jour notre article récapitulatif sur les dispositifs publics  ainsi que cet article même. 


Source : société Eldorado





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